Le fort National retrouve sa fonction de défense de la Ville de Saint-Malo grâce à l’arrivée de deux canons prêtés par la Marine Nationale et mis à la disposition du fort.
Le premier canon datant de la fin du 17ème siècle pesant une tonne quatre ( 2 tonnes pour le second ) est acheminé par un engin de levage vers le fort National
Le fort National est un bastion situé sur une île face à Saint-Malo. L’île est accessible à marée basse. Le fort fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques.
Anciennement appelé fort de l’Islet, fort Royal, fort Républicain et aussi fort Impérial (durant les années du Premier et du Second Empire), l’actuel fort National a été construit en 1689 par l’ingénieur Siméon Garangeau d’après les plans de Vauban et sur les ordres du Roi Louis XIV, en même temps que les remparts de Saint-Malo étaient renforcés, dont il assurait la défense.
La construction commencera en 1689 et la date de fin de construction semble être 1693.
Soucieux de mêler utilité et efficacité sans abimer le rocher, la construction de Vauban est un exemple vivant de son génie.
A travers son histoire, le fort a été un lieu de duel pour le célèbre corsaire Surcouf et a participé activement à la défense de la cité lors de la tentative d’attentat anglais en 1694
Le fort ne sera jamais pris de son histoire, mis à part pendant la seconde guerre mondiale où le fort fut la prison allemande qui servit à enfermer des malouins dans des conditions très rudes.
Cette accumulation d’histoire fait du fort un monument définitivement lié à la vie de Saint Malo.
après le sable … un passage « à risque » sur les rochers
où le moindre écart de conduite peut devenir dramatique
Selon Colin Pearson (pionnier de la conservation archéologique) :« Une fouille sans conservation est du vandalisme ». En effet lorsqu’ils sont sortis de l’eau, les objets archéologiques demandent à être soignés afin de se conserver longtemps.
Après avoir passés quelques siècles immergés, les vestiges de navire ont évolué et leur survie hors de l’eau ne dépend plus que du travail des conservateurs-restaurateurs.
tout s’est bien déroulé, le canon, soigneusement protégé, se présente devant le portail du « second rempart » édifié en 1851, moins relevé afin d’éviter les boulets et les balles de fusils.
Les objets archéologiques remontés à la surface sont très sensibles au changement de milieu. Ils s’abîment parfois irrémédiablement à l’air libre. C’est pourquoi des conservateurs sont présents à proximité des lieux de fouilles afin de conditionner les métaux.
Les « Canons » connaissent deux ennemis lorsqu’ils sont immergés en mer : le sel et la corrosion.
L’un détruit la structure du métal au séchage, l’autre agit sous l’eau.
En effet les objets métalliques sont souvent le fruit de mélange de différents métaux ( le bronze est un alliage de cuivre et d’étain).
Abandonnés ces métaux vont avoir tendance à revenir à leur état naturel (minerai).Ils agglomèrent alors tout ce qui se trouve autour d’eux. Sous l’eau cela donne lieu à des agglomérats de concrétions qui cachent alors la forme réelle de l’objet. Dans certains cas l’objet a même complètement disparu, ne laissant que son empreinte et l’on réalise alors un moulage de sa cavité.
Lors de la phase de conservation préventive, l’objet est parfois passé à la radiologie pour l’identifier et permettre aux conservateurs d’évaluer leur travail.
Le laboratoire Arc-Antique est spécialisé entre autres dans la restauration des objets en métal;
Chaque année, des centaines d’objets en métal, verre ou céramique passent entre les mains expertes de l’équipe de restaurateurs du laboratoire Arc’Antique. Situé à Nantes, ce laboratoire illustre parfaitement comment les sciences et techniques aident à sauver un patrimoine.
Passage difficile, au centimètre près, qui n’entame pas le moral de Véronique Veron l’une des propriétaires du fort National
les sangles sont raccourcies, repositionnées à maintes reprises afin de préserver l’équilibre, le bras de l’appareil de levage est abaissé au maximum
une progression en douceur en évitant la moindre secousse car en raison du poids du canon tout soubresaut risquerait de déstabiliser l’équilibre
Véronique Veron aux côtés de son mari,tous deux attentifs à la progression de l’acheminement du canon dans ce sentier caillouteux parsemé de ravines
virage en épingle à cheveux, impossibilité de tourner à gauche,
la montée doit être effectuée en marche arrière
le canon doit contourner le fort afin d’être hissé au nord côté mer « face à l’Angleterre »
images prises par les meurtrières de l’échauguette située côté mer
à l’issue de multiples tentatives, toutes dénuées de résultat, il s’avère qu’il est matériellement impossible de hisser le canon à l’emplacement initialement prévu.
le « Manitou » n’est pas assez Grand !
la décision est prise de rebrousser chemin et de positionner le canon face à la Cité Corsaire
Alain Rondeau est l’auteur d’un magnifique ouvrage sur le fort National
« fort de l’Islet, fort Royal, fort Républicain fort Impérial »
Une longue histoire dans la défense de Saint-Malo aux Editions Praxys Marine.
« Si l’on excepte dans la baie de Saint-Malo, le mystérieux fort de la Conchée, isolé à plus de 2 milles marins du rivage, le fort National était sans contexte parmi les trois forts construits en 1689 par Vauban, le mieux armé pour s’opposer à une attaque d’envergure menée par les Anglais.
Deux ans seulement après sa mise en service, le fort National dénommé à l’époque le fort de l’Islet, dut faire face à deux bombarderies, provoquant une pluie de boulets et à l’explosion d’un énorme brûlot qui aurait pu le détruire avec une partie de la ville sans une miraculeuse saute de vent.
Une longue période de calme succéda à ces violentes campagnes militaires avant qu’en 1758 toute une armée vienne bivouaquer sous ses remparts. Mais les envahisseurs anglais renoncèrent à le détruire.
Ce n’est qu’en 1944 que des obus démolirent les toitures en ardoises des logis et le couronnement des remparts. Ils épargnèrent heureusement la construction principale du fort qui, après quelques années de restauration, retrouva sa fière silhouette.
Le fort National put, comme il le faisait depuis 1920, année de son rachat par un propriétaire privé, recevoir à nouveau les visites de nombreux promeneurs qui traversant la large plage du Sillon, s’engagent sous le tunnel de sa superbe poterne.
Tout proche des donjons du château, le fort National, depuis sa construction, reste intimement lié à la fabuleuse histoire de la cité de Saint-Malo »
Alain Rondeau
Officier du Mérite Maritime, Chevalier des Arts et lettres
les madriers délimitent l’emplacement où le canon devait être positionné
Bruno Van Wassenhove – France 3 Bretagne participation active au « déménagement »
les journalistes sont appelés en renfort le canon va être hissé face à Saint-Malo
rien ne sera laissé au hasard, la stabilité doit être parfaite !
le canon se présente « enfin » dans de bonnes conditions,
il convient, cependant, d’être vigilant et d’éviter à ce qu’une rafale de vent ne le fasse pivoter
malgré les très efficaces protections la manoeuvre s’avère délicate
Mission accomplie ! il importe désormais de vérifier si le canon n’a point souffert du transport
Lorsque la conservation des objets demandent des traitements particuliers ils sont confiés à des établissements spécialisés tel que le Laboratoire Arc Antique.
Il utilise l’électrolyse. Il s’agit alors de faire passer un courant électrique dans les objets afin de les débarrasser des substances qui pourraient les détériorer. L’un des principaux travaux consiste à enlever la gangue d’agglomérat autour des objets et à restaurer leur surface.
Il est important de préciser que toutes ces méthodes de traitement sont particulièrement longues, cela peut prendre plusieurs années pour de très grosses pièces !
L’électrolyse, utilisée seule ou en complément d’autres techniques, permet de nettoyer la surface de certains métaux mous comme le plomb ou l’argent, ainsi que des surfaces métalliques inaccessibles aux autres techniques comme l’intérieur d’un canon de bronze.
Bien utilisée, cette technique rend des services considérables non seulement pour le nettoyage de certains métaux mais aussi et surtout pour leur stabilisation (ou décontamination), grâce à son action sur les chlorures présents en grande quantité sur les métaux archéologiques.
Les travaux de restaurations ne servent pas uniquement à empêcher la disparition de découvertes archéologiques. Cela se fait aussi dans le but de « faire parler » les objets, de pouvoir les étudier en profondeur. Les restaurations effectuées sur les objets ont également pour objectif de les rendre présentables afin qu’ils soient exposés au grand public.
Alain Rondeau ne peut dissimuler son émotion
Stéphanie Deschamps – France 3 Bretagne
Les malouins et les touristes auront accès au fort pour venir contempler les « deux » canons,
Pour tous renseignements Véronique Veron : contact@fortnational.com ou 06 72 46 66 26
Un grand merci pour sa participation « costumée » à l’association malouine Atours d’autrefois
Sources : Arc Antique : http://www.arcantique.org/blog/
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